
Capsule de l'articulation de la hanche
L'articulation de la hanche est entourée d'une capsule articulaire à la fois lâche et résistante qui comprend une couche fibreuse externe (capsule fibreuse) et une membrane synoviale interne. Du côté proximal, la capsule fibreuse se fixe sur l'acetabulum, à la périphérie du limbe sur lequel se fixe le bourrelet acétabulaire, ainsi que sur le ligament transverse de l'acetabulum. Distalement, la capsule fibreuse se fixe en avant sur la ligne intertrochantérique (ligne intertrochantérienne antérieure) et sur la base du grand trochanter. En arrière, elle croise le col fémoral du côté proximal par rapport à la crête intertrochantéiique, mais elle ne s'y insère pas.
De leur insertion sur l'os coxal jusqu'à la ligne intertrochantérique, la plupart des fibres capsulaires empruntent un trajet spirale (leurs insertions fémorales sont décalées dans le sens inverse des aiguilles d'une montre par rapport à leurs origines coxales), à l'exception de quelques fibres profondes circulaires qui entourent le col fémoral pour former la zone orbiculaire. Portions épaissies de la capsule fibreuse, les ligaments de l'articulation coxo-fémorale décrivent donc également un trajet spirale de leurs insertions coxales vers leurs insertions sur le fémur. L'extension augmente la torsion des ligaments et tend leurs fibres, ce qui provoque une constriction de la capsule et pousse fermement la tête fémorale dans l'acetabulum. La tension de la couche fibreuse augmente la stabilité de l'articulation, mais elle limite le mouvement d'extension à une amplitude de 10 à 20° au-delà de la verticale. La flexion détord les ligaments et les fibres capsulaires, ce qui permet une flexion d'une amplitude considérable et une mobilité croissante.
Parmi les trois ligaments capsulaires intrinsèques décrits ciaprès, c'est le premier qui renforce et consolide l'articulation :
- En avant et en haut, la capsule fibreuse est renforcée par le ligament ilio-fémoral (lig. de Bertin), conformé en «l'» renversé. Du côté proximal, il se fixe sur l'épine iliaque antéro-iinférieure et sur la partie adjacente du limbe de l'acetabulum ; distalement, il s'insère sur la ligne intertrochantérique. Considéré comme le plus puissant ligament du corps, le ligament ilio-fémoral s'oppose à l'hyperextension de la hanche en position debout en « vissant » la tête fémorale dans l'acetabulum par le mécanisme décrit plus haut.
- En bas et en avant, la capsule est renforcée par le ligament pubo-fémoral qui prend son origine sur la crête obturatrice (lèvre antérieure de la gouttière sous-pubienne) du pubis et se dirige inféro-latéralement pour se confondre avec la capsule articulaire. Ce ligament fusionne avec la partie médiale du ligament ilio-fémoral et se tend lors des mouvements d'extension et d'abduction de la cuisse. Le ligament pubo-fémoral s'oppose à l'abduction excessive.
- En arrière, la capsule est renforcée par le ligament ischiofémoral, originaire de la portion ischiatique du limbe acétabulaire. C'est le moins puissant des trois ligaments ; il décrit autour du col fémoral un trajet spirale vers le haut, l'avant et le côté latéral pour s'insérer sur le col fémoral, médialement par rapport à la base du grand trochanter.
Les ligaments et les muscles périarticulaires (les rotateurs médiaux et latéraux de la cuisse) jouent un rôle vital dans le maintien de l'intégrité structurelle de l'articulation. Les muscles et les ligaments contribuent à attirer la tête fémorale médialement dans l'acetabulum ; ils exercent cette fonction de façon réciproquement équilibrée. Situés antérieurement, les muscles rotateurs médiaux sont moins nombreux, plus faibles et moins avantagés mécaniquement, tandis que les ligaments antérieurs sont les plus puissants. Inversement, les ligaments sont plus faibles postérieurement alors que les muscles rotateurs latéraux sont nombreux, plus puissants et davantage avantagés mécaniquement.
Dans toutes les articulations synoviales, la membrane synoviale tapisse la face profonde de la capsule fibreuse et toute surface osseuse intracapsulaire non revêtue de cartilage. Dans l'articulation de la hanche, où la capsule fibreuse s'insère sur le fémur assez loin du cartilage articulaire de la tête fémorale, la membrane synoviale se réfléchit à son extrémité proximale sur le col fémoral, au bord de la tête du fémur. La membrane synoviale qui tapisse le col fémoral est soulevée par des plis synoviaux (retinacula) longitudinaux. Les artères rétinaculaires subsynoviales qui irriguent la tête et le col du fémur (pour la plupart des branches de l'artère circonflexe médiale de la cuisse, mais quelques-unes sont originaires la l'artère circonflexe latérale de la cuisse) cheminent au sein des plis synoviaux.
Initialement constitué d'un pli synovial parcouru par un vaisseau sanguin, le ligament de la tête du fémur (lig. rond du fémur) est peu puissant et de peu d'importance dans le renforcement de l'articulation. Son extrémité élargie se fixe sur les bords de l'incisure acétabulaire et sur le ligament transverse de l'acetabulum (échancrure ischio-pibienne) ; son extrémité étroite s'insère dans afovea capitis (fossette du ligament rond) de la tête du fémur. Le coussinet adipeux de h fosse acétabulaire (arrière-fond de la cavité cotyloïde) remplit la partie de cette fosse qui n'est pas occupée par le ligament de la tête fémorale. Le ligament et le coussinet adipeux sont tous deux revêtus de membrane synoviale. La malléabilité du coussinet adipeux lui permet de se déformer et de compenser les variations de coaptation de la tête du fémur et de l'acetabulum ainsi que de s'adapter aux changements de position du ligament de la tête pendant les mouvements de l'articulation. Un cul-de-sac synovial fait protrusion sous le bord libre de la capsule fibreuse, à la face postérieure du col du fémur ; il forme une bourse pour le tendon du muscle obturateur externe.