Les arches du pied

Si le pied était constitué de structures plus rigides, chaque impact avec le sol engendrerait d'importantes forces de courte durée (chocs) qui se propageraient à l'ensemble du système squelettique. Mais comme il est constitué de nombreux os reliés par des ligaments, il dispose d'une flexibilité considérable qui lui permet de se déformer à chaque contact avec le sol et donc d'absorber la majeure partie des chocs. En outre, les os du tarse et du métatarse sont disposés de telle façon qu'ils forment des arches longitudinale et transversale passivement soutenues et activement sous-tendues par des tendons flexibles ; elles contribuent à accroître la capacité portante et l'élasticité du pied.

Les arches répartissent le poids du corps sur la plante du pied et agissent non seulement comme amortisseurs de chocs, mais aussi comme tremplins de la propulsion au cours de la marche, de la course et du saut. Par leur élasticité, les arches améliorent la capacité du pied à s'adapter aux irrégularités du sol. Le poids du corps est transmis du tibia au talus. De là, la charge est transmise vers l'arrière au calcanéus et vers l'avant aux points d'appui de l'avant-pied (os sésamoïdes associés au 1er os métatarsien et tête du 2e os métatarsien), y compris aux têtes des 3e' 4e et 5e os métatarsiens qui contribuent à l'équilibre et au confort du pied. Ces points d'appui sont reliés par les arches relativement élastiques de la voûte plantaire ; en station debout, elles s'affaissent légèrement sous l'effet du poids du corps. Elles retrouvent normalement leur courbure lorsque le pied n'est pas en charge.

L'arche longitudinale du pied se compose de deux parties, l'une médiale et l'autre latérale. Avec l'arche transversale, celles-ci forment une seule et même unité fonctionnelle qui répartit le poids dans toutes les directions. L'arche longitudinale médiale est plus élevée et plus importante que l'arche longitudinale latérale. Elle comprend le calcanéus, le talus, l'os naviculaire, les trois os cunéiformes et les trois premiers os métatarsiens. La tête du talus est la clef de voûte de l'arche longitudinale médiale. Le muscle tibial antérieur qui s'insère sur la base du 1er os métatarsien et sur l'os cunéiforme médial contribue à sous-tendre l'arche longitudinale médiale. Il est aidé dans cette action par le muscle long fibulaire (m. long péronier latéral), qui franchit la plante du pied de son bord latéral à son bord médial. L'arche longitudinale latérale est plus affaissée que l'arche médiale et repose sur le sol en station debout. Elle comprend le calcanéus, l'os cuboïde et les deux derniers os métatarsiens.

L'arche transversale du pied s'étend d'un bord à l'autre du pied. Elle est formée par l'os cuboïde, les os cunéiformes et les bases des os métatarsiens. Les parties médiale et latérale de l'arche longitudinale servent de piliers pour l'arche transversale. La courbure de l'arche transversale est sous-tendue par les tendons des muscles long fibulaire et tibial postérieur qui croisent obliquement la plante du pied comme un étrier. Le maintien de l'intégrité des arches squelettiques du pied est assuré par des facteurs passifs et dynamiques.

Les facteurs passifs impliqués dans la formation et le maintien des arches du pied comprennent :

  • La forme des os qui s'imbriquent les uns dans les autres (c'est le cas pour les deux arches, mais surtout pour l'arche transversale).
  • Quatre couches successives (de la surface vers la profondeur) de tissu fibreux qui sous-tendent l'arche longitudinale :
    L'aponévrose plantaire. Le ligament plantaire long.
    Le ligament calcanéo-cuboïdien (plantaire court).
    Le ligament calcanéo-naviculaire plantaire (« à ressort »).

Les facteurs dynamiques impliqués dans le maintien des arches du pied sous tension comprennent :

  • L'activité tonique (réflexe) des muscles intrinsèques du pied (arche longitudinale).
  • La contraction active et tonique des muscles qui possèdent de longs tendons s'étendant dans le pied :
    -Les muscles longs fléchisseurs de l'hallux et des orteils, pour l'arche longitudinale.
    -Les muscles long fibulaire et tibial postérieur, pour l'arche transversale.

Parmi tous ces facteurs, les ligaments plantaires et l'aponévrose plantaire sont soumis aux contraintes les plus fortes ; ils jouent donc un rôle très important dans le maintien des arches sous tension.